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Coparentalité : pourquoi le lien humain entre les parents reste essentiel même après la séparation

Coparentalité : pourquoi le lien humain entre les parents reste essentiel même après la séparation

“On a décidé de ne parler que des enfants.”

C’est une phrase que j’entends très souvent en médiation ou dans mon activité d’avocate.

Quand la séparation est difficile, cela semble être une solution raisonnable : mettre les rancoeurs de côté, et se concentrer uniquement sur ce qui compte, les enfants. Mais dans la réalité, ce choix complique souvent la coparentalité au lieu de l’apaiser.

Voici quelques réflexions tirées de ma pratique, et pourquoi il me semble essentiel de maintenir un lien humain, même minimal, entre les parents.

Quand le conflit est trop lourd

Lorsqu’une séparation est douloureuse, pleine de tensions, certains parents n’arrivent tout simplement plus à se parler. Et je comprends tout à fait ce besoin. Alors, pour continuer à “fonctionner” pour les enfants, ils prennent une décision rationnelle : ne parler que des enfants, et mettre tout le reste de côté.

Ce positionnement est parfois même conseillé par les juges, les avocats. Moi-même, j’ai pu le suggérer par le passé.

Ce qui se passe en pratique

Ne parler que des enfants, cela implique souvent que la moindre discussion sur un aspect pratique devient un combat de coqs.

En “ne parlant que des enfants”, on nie l’autre comme personne. On ne voit plus un humain, mais un simple rôle. Un coparent sans émotion, avec lequel il n’y a donc aucune limite.

Et dans la plupart des cas… cela ne fait qu’empirer les tensions.

Recréer un lien humain

On ne coopère pas avec un rôle, mais avec une personne. Les coparents ont besoin d’un socle relationnel minimal.

Un peu comme avec sa voisine Ginette : On ne partage plus sa vie, mais on se salue, on se demande comment ça va, on échange deux mots sur le week-end.

Car sans reconnaissance mutuelle, la coparentalité est laborieuse. Et les enfants le ressentent.

Sortir de cette phase

Oui, cette phase où “on ne parle que des enfants” est parfois nécessaire durant quelques temps. Mais le vrai but, c’est de revenir à une relation humaine de base.

C’est ce que je travaille souvent en médiation : Créer ce lien minimal mais réel, pour que la coopération redevienne possible. Même s’il n’y a plus d’amour, il peut rester du respect. Et c’est un socle précieux pour les enfants.

Si vous avez des questions concernant ce processus, je me tiens à disposition pour en discuter.

Pauline Borlat, avocate & médiatrice, basée en Suisse à Rolle (Vaud).

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